La prévention c’est selon les critères définis par la cocof :
« a) le service actif en matière de toxicomanies organise des activités de prévention ou collabore à l’organisation d’activités ayant pour objet la prévention, notamment la prévention des dommages encourus par les usagers de drogues.
b) les activités de prévention peuvent notamment consister en :
l’information, la sensibilisation et l’éducation de la population ainsi que des acteurs socio sanitaires, psychosociaux, scolaires et socioculturels en matière de toxicomanie et de prévention des dommages encourus par les usagers de drogues ;
les interventions spécifiques de prévention envers des groupes ciblés, notamment envers des personnes confrontées ou susceptibles d’être confrontées à des problèmes de toxicomanie »[1].
Le tableau qui suit présente l’évolution de la mission de prévention au cours des cinq dernières années.
2015
2016
2017
2018
2019
Total
Total des détenus rencontrés
112
131
170
195
122
730
Détenus non concernés
34
39
27
31
25
156
Détenus ayant reçu l’information
78 69,6 %
92 70,2%
143 84,1%%
164 84,1%
97 79,5%
574 78,6%
Tableau des informations 2015-2019.
La rubrique « Total des détenus rencontrés » reprend l’ensemble des détenus rencontrés dans le cadre de l’information.
« Détenus ayant reçu l’information » rassemble les personnes qui ont bénéficié de l’information.
« Détenus non concernés » regroupe les personnes rencontrées qui ne se considèrent pas intéressées par l’information ou ne présentent pas une problématique liée à la consommation deproduits.
Il s’agit, ici, principalement de données chiffrées qui montrent l’évolution statistique de cette mission sur une période de cinq années. Dans la troisième partie de ce rapport d’activités, dédiée à la Démarche d’Evaluation Qualitative, cette mission est reprise sous un angle différent et présente une évaluation de son évolution en termes cliniques.
[1]5 mars 2009 – Décret relatif à l’offre de services ambulatoires dans les domaines de l’action sociale, de la famille et de la santé. Présentation de la mission de prévention des SAT.
Quelques statistiques autour de la consommation de produits de notre public :
Produit principal.
Produit principal
2014
2015
2016
2017
2018
Nbre
%
Nbre
%
Nbre
%
Nbre
%
Nbre
%
Opiacés (héroïne)
64
18,5%
52
16,8%
40
12,9%
60
17,1%
54
15,5%
Cocaïne
73
21,1%
70
22,7%
72
23,2%
71
20,2%
87
24,9%
Stimulants du SNC
3
0,9%
4
1,3%
3
1%
2
0,6%
4
1,1%
Hypnot. et sédatifs
16
4,6%
14
4,5%
15
4,8%
19
5,4%
15
4,3%
Cannabis
77
22,2%
68
22%
74
23,9%
67
19,1%
66
18,9%
Alcool
108
31,2%
97
31,4%
105
33,9%
128
36,5%
118
33,8%
Autres substances
3
0,9%
3
1%
/
/
0
0%
2
0,6%
Jeux, paris
2
0,6%
1
0,3%
1
0,3%
4
1,1%
3
0,9%
Aucun
7
/
8
/
3
/
2
/
/
/
Inconnu
10
/
20
/
15
/
16
/
59
/
Total
363
100%
337
100%
328
100%
369
100%
408
100%
Tableau des consommations principales 2014 – 2018.
NB : pourcentages calculés sans les « inconnus » et « aucun ».
Le « produit principal » est celui que la personne cite, spontanément, comme étant celui qu’elle consomme le plus souvent. Ce produit peut ne pas lui poser de « problèmes » particuliers.
Données comparatives :
« De manière générale, l’usage du cannabis et des autres drogues illicites est plus élevé en Région bruxelloise qu’en Wallonie, en grande partie parce que l’on y observe davantage de jeunes consommateurs (y compris de sexe féminin) que dans les deux autres régions du pays. Cette consommation apparemment plus importante en Région bruxelloise pourrait s’expliquer par le caractère exclusivement urbain de cette région et/ou par des différences en termes de disponibilité des produits ou d’attitudes par rapport à l’usage de drogues. La prévalence sur la vie de l’usage de cannabis semble s’être stabilisée en Région bruxelloise, alors qu’elle est encore en augmentation en Wallonie, tout en restant largement inférieure à ce que l’on observe en Région bruxelloise.
La prévalence de la surconsommation hebdomadaire d’alcool (au cours des 12 derniers mois) est de 7 % chez les Bruxellois âgés de 15 ans et plus. Les différences de genre sont peu marquées, et on observe même pour certaines tranches d’âge une surconsommation hebdomadaire plus fréquente chez les femmes que chez les hommes (chez les 15-24 ans et les 65-74 ans). La surconsommation hebdomadaire augmente progressivement avec l’âge des répondants mais elle diminue à partir de 75 ans.
La prévalence sur la vie de l’usage problématique d’alcool chez les personnes qui en ont déjà consommé est plus élevée chez les hommes que chez les femmes, mais cet effet de genre semble s’inverser entre 55 et 74 ans. En outre, elle est moins élevée chez les jeunes de 15-24 ans ainsi que chez les 25-34 ans, probablement parce que les questions utilisées pour l’évaluer font davantage référence à la consommation excessive chronique plus fréquente chez les individus plus âgés, mais aussi parce que la probabilité de leur survenue au moins une fois dans la vie augmente naturellement avec l’âge des individus.
De manière générale, la prévalence de l’usage nocif d’alcool telle qu’estimée par ces indicateurs tend à augmenter avec le niveau d’instruction des répondants, sauf en ce qui concerne le binge drinking[1].
La consommation, avec ou sans prescription et endéans les 24 heures, d’antidépresseurs et d’analgésiques est relativement stable dans le temps en Région bruxelloise. On constate toutefois une légère diminution de la consommation d’anxiolytiques, hypnotiques et sédatifs entre 2008 et 2013 (- 2,3 %), qui est statistiquement significative après standardisation pour l’âge et le sexe.
La prévalence de la consommation d’héroïne est un phénomène qui n’est pas facile à estimer parce qu’une grande partie des consommateurs « échappe » aux estimations fournies par les enquêtes classiques telles que l’enquête de santé par interview (HIS). Le registre des traitements de substitution aux opiacés peut être utilisé pour fournir une estimation indirecte du nombre de consommateurs d’héroïne. En 2016, environ 16 800 patients ont suivi un traitement de substitution de ce type sur l’ensemble de la Belgique, dont près de 2044 en Région bruxelloise et environ 9000 en Wallonie.
Si les personnes qui suivent un tel traitement ont été consommatrices d’opiacés illégaux (principalement d’héroïne) à un moment de leur vie, tous les consommateurs d’opiacés illégaux ne suivent pas forcément un traitement de ce type. Par conséquent, ce registre constitue une sous-estimation du nombre de consommateurs d’héroïne sur le territoire. ».[2]
[1] Binge drinking : consommation d’au moins 5 verres de boissons alcoolisées ou plus sur une période de deux heures.
[2] « Usage de drogues en Wallonie et à Bruxelles ». Eurotox rapport 2017.